Les phrases complexes en français

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Qu’est-ce qu’une phrase complexe ?

Une phrase contenant deux ou plusieurs verbes conjugués est appelée phrase complexe. Elle contient deux ou plusieurs propositions, à la différence de la phrase simple qui ne contient qu’un seul verbe conjugué.

Une proposition est un groupe de mots construit autour d’un verbe. Le verbe d’une proposition est presque toujours conjugué, mais il existe quelques exceptions.

Exemples :
Fiona cuisine pour ses invités.

un verbe = une proposition

Fiona a oublié d’acheter du lait quand elle a fait les courses.

deux verbes = deux propositions (Fiona a oublié d’acheter du lait / quand elle a fait les courses.)

Fiona va vite acheter du lait avant que ses invités arrivent et elle termine le dessert à temps.

trois verbes = trois propositions (Fiona va vite acheter du lait / avant que ses invités arrivent / et elle termine le dessert à temps.)

Dans ce chapitre, nous allons d’abord passer en revue les trois catégories de propositions pour s’intéresser ensuite aux différentes façons dont celles-ci peuvent être reliées entre elles.

Quelles sont les trois catégories de propositions ?

On classe les propositions en trois catégories:

  • la proposition indépendante fonctionne de manière autonome. Elle ne dépend d’aucune autre proposition, et aucune ne dépend d’elle.

    Exemple :
    Fiona termine le dessert à temps.
  • la proposition subordonnée n’est pas autonome. Elle dépend toujours d’une autre proposition, appelée principale, qu’elle vient compléter. Il existe plusieurs types de subordonnées.

    Exemple :
    Fiona a oublié d’acheter du lait quand elle a fait les courses.

    On ne comprend pas la phrase « quand elle a fait les courses » si elle n'est pas précédée de « Fiona a oublié d’acheter du lait ».

  • la proposition principale commande une proposition subordonnée qui la complète.

    Exemple :
    Fiona a oublié d’acheter du lait quand elle a fait les courses.

    On comprendrait la phrase « Fiona a oublié d’acheter du lait » même si elle n’était pas accompagnée de la subordonnée « quand elle a fait les courses ».

Il existe plusieurs façons de relier des propositions entre elles :

Qu’est-ce que la juxtaposition ?

Deux propositions indépendantes peuvent être juxtaposées, c’est à dire qu’elles sont reliées par une virgule ou un point-virgule.

Exemple :
Fiona a un problème, elle a oublié d’acheter du lait.

deux verbes = deux propositions

« Fiona a un problème » et « elle a oublié d’acheter du lait » sont deux propositions indépendantes car elles n’ont pas besoin l’une de l’autre pour fonctionner grammaticalement et pour être comprises.

Ces deux propositions sont liées par une virgule, elles sont donc juxtaposées.

Qu’est-ce que la coordination ?

Deux propositions indépendantes peuvent être coordonnées, c’est à dire qu’elles sont reliées par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car).

Exemple :
Le gâteau de Fiona est délicieux et ses invités sont contents.

deux verbes = deux propositions

« Le gâteau de Fiona est délicieux » et « ses invités sont contents » sont deux propositions indépendantes car elles n’ont pas besoin l’une de l’autre pour fonctionner grammaticalement et pour être comprises.

Ces deux propositions sont liées par la conjonction de coordination et, elles sont donc coordonnées.

Qu’est-ce que la subordination ?

La subordination est une construction de phrase qui établit un rapport de dépendance entre deux propositions. Une première proposition peut fonctionner de manière indépendante, on l’appelle la proposition principale. Elle commande une deuxième proposition qui la complète : la proposition subordonnée. La subordonnée est liée à la principale au moyen d’une conjonction de subordination ou d’un pronom relatif. Sans la principale, la subordonnée n’a pas de sens.

Il existe plusieurs types de propositions subordonnées :

Les propositions subordonnées relatives

Les subordonnées relatives permettent de compléter un nom et sont introduites par un pronom relatif. Pour plus d’informations, voir le chapitre dédié à la proposition subordonnée relative.

Exemple :
Les invités ont adoré le gâteau que Fiona a fait.

deux verbes = deux propositions

La proposition « Les invités ont adoré le gâteau » fonctionne de manière indépendante, son sens ne change pas si l’on supprime « que Fiona a fait » : c’est la proposition principale.

La proposition « que Fiona a fait » ne peut fonctionner seule : c’est la proposition subordonnée. Elle complète le nom le gâteau et est introduite par le pronom relatif que. C’est donc une subordonnée relative.

Les propositions subordonnées complétives

Les subordonnées complétives permettent de compléter un verbe et ont presque toujours la fonction de complément d’objet direct dans la phrase. Elles sont donc un peu spéciales car elles ne peuvent être ni déplacées, ni supprimées. Il en existe trois types.

Exemple :
Les invités pensent que le gâteau de Fiona est délicieux.

deux verbes = deux propositions

La proposition « que le gâteau de Fiona est délicieux » complète le verbe pensent : c’est la proposition subordonnée. Elle a la fonction de COD (les invités pensent quoi ?) et est introduite par la conjonction de subordination que.

La proposition « Les invités pensent » est la proposition principale.

Pour plus d’informations, consulte la page dédiée aux propositions complétives.

Les propositions subordonnées circonstancielles

Les subordonnées circonstancielles complètent une proposition principale et occupent la fonction de complément circonstanciel dans la phrase. Elles sont introduites par une conjonction de subordination ou par une locution conjonctive. Il en existe plusieurs types qui peuvent exprimer le temps, la cause, le but, etc.

Pour plus d’informations, voir le chapitre dédié aux propositions circonstancielles.

Exemples :
Fiona doit retourner au supermarché parce qu’elle a oublié d’acheter du lait.
Fiona a mis de la vanille dans son gâteau alors que sa sœur lui a conseillé de mettre de la cannelle.
Bien qu’elle ait dû repartir au supermarché, Fiona a terminé le dîner à temps.

Les propositions subordonnées participiales

Les propositions participiales ont un verbe au participe (présent ou passé) et un sujet propre, c’est-à-dire différent de la proposition principale. Pour en apprendre plus, tu peux consulter le chapitre dédié à la proposition participiale.

Exemple :
Le dîner étant servi, Fiona et ses invités se mirent à manger avec appétit.

Info

La proposition subordonnée participiale et la proposition subordonnée infinitive sont des exceptions à la règle de définition de la proposition car leurs verbes ne sont pas conjugués.

Pour être sûr qu’un infinitif ou un participe soit bien le noyau verbal d’une proposition, il faut trouver le sujet de ce verbe non conjugué : S’il est le même que celui du verbe principal, il n’y a pas de proposition. S’il est différent, c’est qu’il s’agit d’une proposition subordonnée.

Exemple :
Fiona doit aller acheter du lait.
→ Le sujet de doit est Fiona et le sujet de acheter est aussi Fiona = il n’y a pas de deuxième proposition
Fiona entend ses amis arriver.
→ Le sujet de entend est Fiona et le sujet de arriver est ses amis = il y a une proposition subordonnée infinitive