Le gérondif – La conjugaison française

Qu’est-ce que le gérondif ?

Le gérondif est une forme verbale précédée de en, qui permet de montrer comment deux actions sont liées dans le temps (si elles se passent en même temps ou l’une avant l’autre) ou leur relation logique (manière, condition, opposition). Il existe deux temps du gérondif :

  • le gérondif présent, qui décrit une action en cours, simultanée à celle du verbe principal

  • le gérondif passé, plus rare, qui exprime une action antérieure à celle du verbe principal

Le gérondif nous aide à exprimer la relation entre deux parties d’une phrase sans avoir besoin d’utiliser certaines conjonctions comme quand, alors que, si etc. Il nous permet ainsi d’alléger la syntaxe.

Apprends à former et à employer le gérondif en français grâce à cette leçon de grammaire de Lingolia et mets tes nouvelles connaissances à l’épreuve grâce à nos exercices en ligne.

Sommaire

Le gérondif présent

Comment former le gérondif présent ?

Le gérondif présent se forme de la façon suivante : en + participe présent, c‘est-à-dire en prenant le radical du verbe à la 1re personne du pluriel (nous) au présent, puis en remplaçant la terminaison -ons par -ant.

Exemples :
aimer → nous aimons → en aimant
dormir → nous dormons → en dormant
vendre → nous vendons → en vendant

Les verbes qui ont une forme irrégulière au présent gardent cette forme au gérondif présent.

Exemples :
boire → nous buvons → en buvant
manger → nous mangeons → en mangeant

Quand il s’agit d’un verbe pronominal, le pronom réfléchi se (s’ devant une voyelle ou h) est placé après en.

Exemples :
se promener → en se promenant
s’habiller → en s’habillant

Le gérondif présent est invariable. Il ne s’accorde pas en genre et en nombre.

Cas particuliers

Trois verbes ont une forme irrégulière au participe présent qui ne se laisse pas dériver du nous au présent. Ils sont donc également irréguliers au gérondif présent :

avoir – en ayant
être – en étant
savoir – en sachant

Quand employer le gérondif présent ?

Le gérondif présent s’emploie toujours avec un autre verbe pour :

  • indiquer la simultanéité de deux actions réalisées par le même sujet.
    Exemple :
    Max a marqué un but en jouant.
  • exprimer une condition.
    Exemple :
    En s’entraînant bien, son équipe gagnera aussi le prochain match.
  • exprimer la manière.
    Exemple :
    Il est rentré à la maison en chantant.
  • exprimer une opposition (le gérondif est alors souvent précédé de tout, qui signifie ici même).
    Exemple :
    Il a marqué un but tout en courant très peu pendant le jeu.

Les différences entre le gérondif présent et le participe présent

Le gérondif présent est très proche du participe présent – il a la même terminaison en -ant, mais s’en distingue par le mot en qui le précède. La différence principale entre les deux formes est leur usage :

  • Le gérondif présent accompagne toujours un autre verbe dans la phrase et les deux actions ont le même sujet. Il est invariable, et sert à introduire un contexte ou une nuance autour du verbe principal (mais n’est jamais le cœur de la phrase). De plus, le gérondif présent est plus courant à l’oral ou dans la langue quotidienne.

    Exemple :
    Il a progressé en travaillant.
    → Il a travaillé, et cela lui a permis de progresser. Le verbe « travailler » est lié à « progresser ».

  • Le participe présent, lui, peut fonctionner seul et peut avoir plusieurs rôles : il peut être utilisé comme adjectif ou bien être utilisé dans une proposition qui exprime, par exemple, la cause, la manière ou la simultanéité. Dans ce cas, son rôle est similaire au gérondif, mais il donne à la phrase une tournure plus littéraire ou soutenue.

    Exemples :
    C’est une histoire fascinante.
    → Le participe fascinante sert d’adjectif verbal pour qualifier l’histoire.
    Voyant la pluie arriver, elle s’est abritée.
    → Ici, voyant introduit une action simultanée, mais dans une tournure plus littéraire qu’un gérondif.

Le gérondif passé

Comment former le gérondif passé ?

Le gérondif passé se forme de la façon suivante : en + ayant/étant + participe passé, ou en d’autres mots, il se forme en ajoutant à la préposition en le participe présent du verbe avoir ou être, suivi du verbe à conjuguer au participe passé.

Exemples :
demander → en ayant demandé
arriver → en étant arrivé
faire → en ayant fait

Quand il s’agit d’un verbe pronominal, le pronom réfléchi du sujet (me, te, se…) s’ajoute devant l’auxiliaire. Le participe passé des verbes pronominaux se forme toujours avec l’auxiliaire être. Dans ce cas, il faut être particulièrement attentif aux règles d’accord qui dépendent du sujet ainsi que de la position du COD.

Exemples :
se réveiller → en m’étant réveillée (sujet : « je » féminin singulier)
se rendre → en nous étant rendus (sujet : « nous » masculin pluriel)

Quand utiliser « avoir » ou « être » ?

Le choix entre avoir et être suit les mêmes règles que pour le passé composé.

On utilise avoir avec la plupart des verbes :

Exemples :
en ayant décidé
en ayant compris
en ayant lu

On utilise être :

  • avec les verbes pronominaux
    Exemple :
    se lever → en s’étant levé
  • avec les 16 verbes de mouvement ou de changement d’état suivants :
    → naître/mourir, aller/venir, monter/descendre, arriver/partir, entrer/sortir, apparaître, devenir, passer, rester, retourner, tomber
    Exemple :
    En étant parti voyager, il s’était rendu compte de la diversité culturelle.
  • ainsi que leurs formes composées :
    → revenir, rentrer, remonter, redescendre, repartir, …
    Exemple :
    En étant repartis le lendemain, nous avions surpris tout le monde.

Certains verbes peuvent s’utiliser avec être et avoir. On utilise être avec les verbes de mouvement et de changement d’état vus ci-dessus, mais ces mêmes verbes doivent être conjugués avec avoir quand ils sont transitifs, c’est-à-dire quand ils ont un complément d’objet direct (COD). Dans ces cas, l’auxiliaire choisi donne un sens différent à la phrase. En voici quelques-uns :

verbe avec l’auxiliaire être avec l’auxiliaire avoir
descendre En étant descendu rapidement.
→ être, verbe de mouvement		 En ayant descendu les escaliers.
→ avoir, transitif = action sur les escaliers
(re)monter En étant monté dans sa chambre.
→ être, verbe de mouvement		 En ayant monté les valises.
→ avoir, transitif = action sur les valises
sortir En étant sortie à 20 h.
→ être, verbe de mouvement		 En ayant sorti les poubelles.
→ avoir, transitif = action sur les poubelles
(r)entrer En étant rentrés tard.
→ être, verbe de mouvement		 En ayant rentré les chaises.
→ avoir, transitif = action sur les chaises
passer En étant passés par ici.
→ être, verbe de mouvement		 En ayant passé une semaine en Espagne.
→ avoir, transitif = action sur une semaine

Quand employer le gérondif passé ?

Le gérondif passé a le même sujet que le verbe principal. Il s’utilise toujours avec un autre verbe pour :

      • exprimer l’antériorité de deux actions réalisées par le même sujet.
        Exemple :
        En ayant écrit son dernier examen, il pensait avoir clôturé un chapitre.
      • exprimer une condition dans le passé.
        Exemple :
        En ayant étudié davantage, il aurait réussi son année.

      • exprimer la cause.

        Exemple :
        En ayant trop peu révisé le sujet principal, il n’a pas réussi à répondre aux questions.

      • exprimer une opposition (le gérondif est alors souvent précédé de tout, qui signifie ici même).

        Exemple :
        Tout en ayant échoué, il a quand même décidé de voir le positif.

Les différences entre le gérondif passé et le participe composé

Le gérondif passé est très proche du participe composé – tous deux se forment selon la formule ayant/étant + participe passé, mais se distinguent par le mot en qui introduit uniquement le gérondif passé. La différence principale entre les deux formes réside dans leur usage.

Exemples :
En ayant terminé son travail, il est parti. → gérondif passé
Ayant terminé son travail, il est parti. → participe composé

Le gérondif passé accompagne toujours un autre verbe dans la phrase, et les deux actions ont le même sujet. Il sert à introduire une action antérieure qui apporte une nuance logique au verbe principal (condition, cause, opposition). Il est invariable et souvent utilisé à l’oral ou dans la langue quotidienne.

Exemple :
En ayant étudié, il a réussi.
→ Il a réussi parce qu’il avait étudié.

Le participe composé peut être utilisé seul dans une proposition participiale. Il exprime lui aussi l’antériorité, mais dans un registre plus formel ou littéraire. Il est souvent utilisé à l’écrit, dans des descriptions ou des récits, et n’est jamais introduit par en. Il peut être employé avec des sujets différents du verbe principal et permet aussi des constructions passives.

Exemples :
Ayant hésité avant de répondre, l’agent double risqua de griller sa couverture.
→ Ici, ayant hésité marque l’antériorité, mais dans une tournure plus littéraire qu’un gérondif.
Les portes étant fermées, il dut attendre.
→ deux sujets différents: les portes et il

Comment former la négation avec le gérondif ?

Dans les phrases négatives, le verbe employé au gérondif présent est encadré par les deux termes de la négation (ne … pas, ne … jamais, etc.). Dans le cas du gérondif passé, c’est l’auxiliaire avoir ou être qui est encadré.

Exemples :
En ne partant pas en vacances cet été, tu risques de t’ennuyer.
En n’ayant pas révisé, il a échoué.

S’il s’agit d’un verbe pronominal, la négation se forme de façon similaire. Quand le verbe est conjugué au gérondif présent, elle encadre le bloc pronom–verbe, et quand le verbe est conjugué au gérondif passé, elle encadre le bloc pronom–auxiliaire.

Exemples :
En ne se dépêchant pas, Léa a raté le bus.
En ne s'étant pas réveillé à l'heure, Luc a manqué son train.

N’hésite pas à consulter notre explication détaillée accompagnée d’exercices sur la négation en français.

« en en » : quand le gérondif rencontre le pronom

Il peut arriver qu’on voie deux fois le mot en côte à côte dans une phrase, comme dans :

Exemple :
En en parlant, il s’est senti mieux.

Cela peut paraître étrange, mais c’est grammaticalement correct. Il faut comprendre qu’il s’agit de deux en différents : Le premier en est celui du gérondif (il introduit la forme verbale : en parlant). Le deuxième en est un pronom qui remplace un complément introduit par de (ex. : profiter de quelque chose → en profiter).

Ce phénomène est fréquent avec les verbes à construction prépositionnelle (parler de, profiter de, se souvenir de…) et les verbes pronominaux. Dans le cas des verbes pronominaux, le pronom réfléchi (me, te, se…) s’ajoute sur le deuxième en.

Exemples :
En s’en souvenant, ma sœur s‘est mise à pleurer.
En s’en étant rendu compte à temps, il avait pu rectifier l’erreur.