Les propositions subordonnées complétives en français

Tu souhaites passer directement à la pratique ? Clique ici.

Qu’est-ce qu’une proposition subordonnée complétive ?

Les propositions subordonnées complétives ne se rapportent pas à un nom mais à un verbe. Elles « complètent » ainsi la proposition principale dont le noyau est le verbe. Il y a trois types de propositions complétives : la propositions subordonnée introduite par la conjonction que, la proposition infinitive et la proposition interrogative indirecte.

Les explications qui suivent présentent les différents types de propositions subordonnées complétives et leur emploi ainsi que les différents verbes suivis de ce type de propositions. Pour mettre en pratique ces nouvelles connaissances, tu pourras t’entraîner avec nos exercices classés par niveau.

Martin vient d’arriver à Lyon et il s’est déjà perdu. Heureusement, il a vérifié qu’il avait bien pris un plan de la ville avant de partir.

Fatigué, il s’assoit à une terrasse et regarde les gens passer dans la rue.

Au bout d’un moment, il demande au serveur où se trouve la place Bellecour.

La proposition subordonnée complétive conjonctive

La proposition subordonnée complétive conjonctive est introduite par la conjonction que. Elle complète un verbe ou une expression verbale, par exemple :

  • un verbe de déclaration (dire, préciser…)
  • un verbe de connaissance, de constatation ou d’opinion (savoir, croire, apprendre…)
  • un verbe de perception (entendre, voir…)
  • un verbe d’appréciation ou de volonté (vouloir, préférer…)
  • un verbe de doute (douter, supposer…)
  • une tournure impersonnelle (il faut, il paraît…)
  • certaines expressions verbales (verbe + nom, verbe + adjectif…)
  • certains verbes comme écrire, interdire, etc.

Voir la liste des verbes suivis d’une proposition subordonnée complétive.

La proposition complétive occupe la fonction de complément d’objet direct (COD) dans la phrase. Avec la proposition complétive interrogative indirecte, la proposition complétive conjonctive permet de former le discours indirect.

Attention

Il ne faut pas confondre la proposition subordonnée complétive introduite par la conjonction que et la proposition subordonnée relative introduite par le pronom relatif que. La proposition complétive conjonctive se rapporte à un verbe tandis que la proposition relative complète un nom.

Compare :
J’espère que tu viendras bientôt me rendre visite.
Le dessert que Fiona a préparé est très bon.

Les questions à se poser

Il y a trois questions à se poser lorsqu’on veut employer une propositions subordonnée complétive mit que :

  • quel mode utiliser, l’indicatif ou le subjonctif ?
  • à quel temps doit être conjugué le verbe de la subordonnée ?
  • faut-il employer une tournure infinitive ?

Indicatif ou subjonctif?

La proposition complétive conjonctive peut être employée au mode indicatif ou bien au mode subjonctif selon le sens du verbe principal de la phrase.

  • Si le verbe de la proposition principale exprime une déclaration, une constatation ou une opinion, le verbe de la proposition subordonné sera conjugué à l’indicatif. Le fait est ainsi présenté comme (presque) certain.

    Les principaux verbes et expressions verbales suivis de l’indicatif sont, entre autres :
    affirmer, apprendre, avouer, constater, croire, décider, espérer, ignorer, montrer, oublier, promettre, se rendre compte, savoir, trouver, avoir la certitude, avoir la preuve, être certain, il paraît, il me semble, etc.
    Exemple :
    Madame Poirot affirme qu’elle n’a rien vu.
  • Si le verbe de la proposition principale exprime la volonté, un sentiment, une appréciation ou bien le doute, la possibilité, le verbe de la proposition subordonnée sera conjugué au subjonctif. Grâce à ce mode, on exprime une appréciation ou l’interprétation d’un fait.

    Les principaux verbes et expressions verbales suivis du subjonctif sont, entre autres :
    accepter, aimer, craindre, demander, douter, s’étonner, interdire, permettre, préférer, refuser, regretter, souhaiter, vouloir, c’est étrange, c’est normal, il arrive, il faut, ça vaut la peine, être content, être surpris, avoir besoin, avoir peur, etc.
    Exemples :
    Ils regrettent que Madame Poirot n’ait rien vu.
    Je doute que Madame Poirot nous mente.
  • Certains verbes d’opinion ou de constatation normalement suivis de l’indicatif sont suivis du subjonctif lorsque le verbe de la proposition principale est à la forme négative ou à la forme interrogative avec inversion du sujet.
    Exemples :
    Je ne pense pas que Madame Poirot ait vu quelque chose.
    Penses-tu que Madame Poirot nous mente ?

La concordance des temps

Le temps utilisé dans la proposition complétive conjonctive dépend du temps auquel le verbe de la proposition principale est conjugué.

Proposition principale Proposition subordonnée complétive
Présent
Le présentateur dit
… qu’il a plu dans le Sud de la France. Indicatif



Antériorité : Passé composé
… qu’il pleut dans le Sud de la France. Simultanéité : Présent
… qu’il pleuvra dans le Sud de la France. Postériorité : Futur
Passé
Le présentateur a dit
… qu’il avait plu dans le Sud de la France. Antériorité : Plus-que-parfait
… qu’il pleuvait/a plu dans le Sud de la France. Simultanéité : Imparfait/Passé composé
… qu’il pleuvrait dans le Sud de la France. Postériorité : Conditionnel
Présent/Passé
Denise doute
… qu’il ait plu dans le Sud de la France. Subjonctif

Antériorité : Subjonctif passé
… qu’il pleuve dans le Sud de la France. Simultanéité :Subjonctif Présent

Transformation infinitive

La proposition subordonnée complétive conjonctive doit être remplacée par un infinitif lorsqu’elle est au subjonctif et que son sujet est le même que celui de la proposition principale.

Exemple :
Nous préférons que nous arrivions en avance.
→ Nous préférons arriver en avance.

La proposition subordonnée complétive conjonctive peut être remplacée par un infinitif (mais ce n’est pas une obligation) lorsqu’elle est à l’indicatif et que son sujet est le même que celui de la proposition principale.

Exemple :
Ils ont décidé qu’ils déménageraient dans le Lot.
Ils ont décidé de déménager dans le Lot.

La proposition subordonnée complétive infinitive

On emploie la proposition infinitive après les verbes suivants :

La proposition principale et la proposition infinitive n’ont pas le même sujet.

Exemples :
Nous écoutons les vagues s’écraser contre les rochers.
Le sujet de la proposition principale (nous) et le sujet de la proposition infinitive (les vagues) sont différents.
Mon frère laisse toujours traîner ses affaires dans le salon.
Le sujet de la proposition principale (mon frère) et le sujet de la proposition infinitive (ses affaires) sont différents.
mais :
Tu aimerais aller au Brésil cet été.
La proposition principale et le verbe à l’infinitif ont le même sujet : il ne s’agit pas d’une proposition infinitive mais d’un infinitif complément du verbe aimer.

La proposition subordonnée complétive interrogative

La proposition interrogative indirecte est une complétive qui se rapporte à un verbe introduisant une question dans une phrase.

Exemple :
Je lui ai demandé où étaient rangées les assiettes.

Pour plus d’informations, consulte le chapitre dédié à l’interrogation indirecte.