Le point

Introduction

Le point indique la fin d’une phrase. Celle-ci peut-être très courte (simple citation de référence sans verbe, verbe seul, etc. – on parle alors plutôt d’un syntagme que d’une phrase) ou plus longue. Le point est suivi d’une majuscule (nouvelle phrase). Ce signe de ponctuation est aussi employé pour écrire des abréviations.

Sommaire

  • Le point final
  • Les abréviations
  • Les points de suspension

Le point final

Le point permet de terminer une phrase sans exprimer d’émotion particulière (des nuances de sens peuvent être apportées par les points d’exclamation, d’interrogation ou de suspension). À l’oral, il se caractérise par une intonation descendante et une pause. Les points finaux structurent le texte, ils le rendent lisible et compréhensible.

Exemple :
Une gare perdue dans la nuit. Le bruit d’un train qui s’éloigne de plus en plus vite. Une jeune femme qui pose sa valise sur le quai, l’air un peu perdu. Elle s’apelle Sarah. Elle a voyagé pendant des heures, peut-être des jours, pour arriver jusqu’ici. Maintenant, elle se dirige vers la grande porte en bois au-dessus de laquelle s’affiche le mot « sortie » en grandes lettres jaunes.

Les questions indirectes se terminent, elles aussi, par un point final, et non par un point d’interrogation (exception : si la question indirecte est elle-même comprise dans une question au discours direct, la phrase se termine par un point d’interrogation).

Exemples :
Je me demande où ma montre a bien pu passer.
J’aimerais bien savoir pourquoi on gronde les élèves en difficulté plutôt que de leur apporter du soutien.
(mais : Tu pourrais me dire où est la gare ?)

À noter : Les écrivains contemporains emploient fréquemment le point au lieu de la virgule pour isoler un groupe de mots qu’ils veulent valoriser. Le journalisme fait aussi grand usage de phrases courtes (souvent nominales) au caractère affirmatif.

Exemple :
La nuit était tombée. Les explorateurs avaient froid. Très froid.

Les abréviations

Les abréviations avec point

Toutes les abréviations qui ne comportent pas la dernière lettre du mot sont suivies d’un point.

Exemples :
etc. (et cetera)
suiv. (suivant)
ex. (exemple)
cf. (confer)

Info

Si l’abréviation termine la phrase, le point abréviatif absorbe le point final ou les points de suspension. Il ne faut donc pas rajouter de point. Par contre, on écrit les points d’exclamation et d’interrogation.

Exemples :
Jacequeline est allée au marché pour acheter des poireaux, des carottes, de la salade, etc.
(Et non : Jacequeline est allée au marché pour acheter des poireaux, des carottes, de la salade, etc..)
mais : Jacqueline est-elle allée au marché pour acheter des poireaux, des carottes, de la salade, etc. ?

Si l’abréviation est suivie d’une parenthèse fermante ou d’un guillemet fermant, il faut ajouter un point final après la parenthèse ou le guillemet (sauf si les mots entre parenthèses ou guillemets forment une phrase complète).

Exemple :
Vous pouvez vous rapporter à votre manuel de grammaire (p. 42 et suiv.).
mais : Pour que votre jardin soit un endroit agréable, pensez à bien l’entretenir. (N’oubliez pas d’arroser les plantes régulièrement, de les tailler, etc.)

Les abréviations sans point et les acronymes

Les abréviations qui comportent la dernière lettre du mot ne sont jamais suivies d’un point.

Exemples :
Mme (Madame)
Cie (Compagnie)
Dr (Docteur)
bd (boulevard)

D’autres abréviations s’écrivent sans point, par exemple les mesures, les devises (monnaie) ou les points cardinaux.

Exemples :
3 mm (trois millimètres)
5 cm (cinq centimètres)
7 kg (sept kilogrammes)
9 € (neuf euros)
O (Ouest)

Les acronymes s’écrivent eux aussi sans point. Un acronyme est un sigle formé des initiales (ou éléments initiaux) des mots qui le composent et qui se prononce soit en épelant les lettres, soit comme un mot ordinaire.

Exemples :
CD (Compact Disc)
DVD (Digital Versatile Disc)
SNCF (Société nationale des chemins de fer)
OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord)
ONU (Organisation des Nations Unies)

Enfin, les formes tronquées, que l’on emploie surtout à l’oral, ne sont pas non plus suivies d’un point.

Exemples :
Timothée va passer le bac l’année prochaine. (bac pour baccalauréat)
On va au ciné ce soir ? (ciné pour cinéma)

Les points de suspension

Les points de suspension indiquent au lecteur qu’il doit compléter le sens de la phrase interrompu (ils laissent la phrase « en suspens »). Ils ont des effets de sens nombreux et variés. Ils peuvent marquer l’abandon du discours par le locuteur, l’interruption du discours par une autre personne ou être le signe d’une hésitation. Ils servent aussi à écourter une énumération. En fin de phrase, les points de suspension peuvent créer un effet d’attente.

On les trouve entre les phrases, dans les phrases elles-mêmes et, parfois, dans les mots. Employés à l’intérieur d’un mot, après l’initial, les points de suspension servent à passer sous silence un terme que l’on ne veut pas citer (un mot grossier, par exemple).

Exemples :
- Mais cela n’a rien de…
- Oh ! c’est déjà très important. (L’immoraliste, André Gide)

Interruption du discours par une autre personne

Mais qu’est-ce qui se… ?

Abandon du discours (sous l’effet de la surprise)

Sois forte, Thérèse, murmura-t-il… Nous avons longtemps à attendre… Souviens-toi. (Thérèse Raquin, Émile Zola)

Marque de l’émotion et effet d’attente

Claude n’était pas au bout de ses surprises…

Effet d’attente

Je voulais m’excuser pour… enfin, tu sais… pour… ce qui s’est passé hier.

Hésitation (longue pause, le locuteur cherche ses mots). Dans ce cas, on ne met pas de majuscules.

Au zoo, on peut voir des lions, des singes, des serpents, des phoques…

Énumération écourtée

Après avoir hésité un moment sur le parti que j’avais à prendre, je résolus d’aller à B… pour faire un dernier effort auprès de ma sœur. (René, René de Chateaubriand)

Nom de lieu que l’auteur ne souhaite pas citer

Ah m…, je me suis trompé de chemin.

Censure d’un mot grossier

Info

Il ne faut pas mettre de point final après les points de suspension. On peut, par contre, mettre un point d’exclamation, d’interrogation, ou une virgule. Attention à ne pas oublier l’espace devant les points d’exclamation et d’interrogation.

Exemples :
Oh non, c’est pas vrai… !
Qui aurait cru qu’il en était capable… ?
Ce fut dans la rue S…, près de Passy, que nous nous installâmes. (L’immoraliste, André Gide)

On peut utiliser les points de suspension pour réduire une citation. Dans ce cas, ils seront placés entre crochets.

Exemple :
Vous le savez, le Gouvernement a fait du droit des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes une priorité de son action. […] Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, pour faire bouger les lignes, faire sauter les verrous, il faut d’abord combattre l’ignorance, ou même pire l’indifférence, et rendre visible l’invisible […]. (Discours de Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, à l’occasion de la Réunion du Comité ministériel pour l’égalité femmes / hommes, le 29 juin 2015, à Paris)